Participation du Syane au projet régional « La nuit je vis »

Participation du Syane au projet régional « La nuit je vis » – tendre à l’échelle des communes vers une sobriété lumineuse pour l’éclairage public.


« La nuit je vis, vers une sobriété lumineuse » est un projet régional financé dans le cadre d’un appel à projets auquel a répondu l’Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (URCPIE) et France Nature Environnement AURA. En Haute-Savoie, le Syane apporte ses connaissances en tant qu’expert technique. Menés avec la Communauté de communes du Haut-Chablais jusqu’en juin 2022, les échanges proposés ici visent à mettre en lumière les acteurs qui travaillent sur la thématique de l’éclairage, faire un état des lieux des pratiques, accompagner les collectivités désireuses de réduire la pollution lumineuse sur leur territoire et enfin sensibiliser les différents publics.

À l’ordre du jour de la deuxième rencontre pilotée par la CPIE Chablais-Léman qui a eu lieu à Saint-Jean-d’Aulps le 7 mars dernier, des retours d’expériences de communes pratiquant déjà l’extinction partielle ou totale de leur éclairage public ainsi qu’une présentation des solutions techniques sur le sujet et des alternatives possibles. Car, comme l’a rappelé Anne Gizard, responsable du service éclairage public au Syane « les collectivités peuvent aussi opter pour l’abaissement de l’intensité, la détection de présence, la rénovation ou encore le démontage des luminaires qui n’ont plus d’utilité ». Les enjeux sont aussi bien économiques qu’écologiques (préservation de la biodiversité aux heures crépusculaires) ; le dispositif réglementaire (loi biodiversité/PCAET,etc.), le travail des associations ou encore la hausse du coût de l’énergie sont autant d’éléments déclencheurs dans les prises de décisions. « Pour rappel, alors qu’en 2016 encore très peu de communes en Haute-Savoie pratiquaient l’extinction, désormais plus d’une centaine de communes l’ont mise en place », a précisé Anne Gizard.

« Potentiellement, avec une coupure de 23 h-5 h sur une installation ancienne qui comporte 200 foyers lumineux par exemple (150 watts ou 200 watts en puissance installée), on pourrait réaliser 54 % d’économies d’énergie. Dans le cas d’une rénovation de cette installation, on obtiendrait 69 % d’économie d’énergie. Et si l’on couple rénovation et coupure, le pourcentage monterait à près de 86 % ».

En concertation avec la population

A Thônes (6800 habitants), au printemps 2021, la mise en place d’une extinction nocturne pérenne a été expérimentée sur deux hameaux tests et a fait l’objet d’une enquête menée auprès des habitants via un questionnaire. Résultat, 85% de retours favorables avec comme préoccupations principales de réaliser des économies d’énergie et de préserver la biodiversité. Seule critique émise par 34% des répondants, le sentiment d’être moins en sécurité. À l’issue de cette enquête, une extinction de 23h à 5h30 a été mise en place dans certaines zones de la commune et est très bien vécue, rapporte Jean-Pierre GIZARD, Directeur adjoint des Services techniques et Responsable espace public. D’autres secteurs sont aujourd’hui à l’étude.

« Il est particulièrement intéressant d’associer la population dans ce type de démarche pour favoriser l’acceptation, lors de phases de concertation ou de phase de tests de l’extinction afin d’avoir retours », préconisent les associations d’habitants et le Syane.

Les habitants de Vacheresse étaient sensibles à l’idée de réduire la consommation d’énergie sur leur commune. Le remplacement des lampadaires n’était pas envisageable compte tenu du budget élevé que cette action entraînait (1000 euros par lampadaires soit un investissement de 200 000 euros). La coupure est apparue comme la meilleure des solutions. Huit secteurs ont d’abord été concernés par l’extinction totale. Une étude effectuée par le Syane a révélé que le dispositif mis en place avait permis d’économiser 50 % de consommation d’énergie. Dès le mois d’août 2021, l’extinction a été étendue à l’ensemble du bourg de 23h à 5h. Décision a été prise de ne pas rallumer en été grâce à une programmation spécifique pendant cette période des horloges astronomiques.

Autre témoignage intéressant. Dans le but de répondre aux remarques spontanées des habitants de La Forclaz (230 habitants) qui soulignaient que l’éclairage public occasionnait des nuisances jusque dans leur habitat, que le ciel étoilé n’était plus visible et que certains lieux étaient éclairés inutilement, le maire de la commune, Maryse Grenat, a opté en mars 2021 et après une étude approfondie, pour la suppression de points lumineux et la mise en place d’une extinction totale, entre 23 h à 5 h. « Nous avons beaucoup échangé avec les habitants en amont. Ça s’est fait en douceur et tout le monde a adhéré ! Et nous constatons déjà un retour sur investissement ».

Prochaines étapes avec le CPIE :
– accompagnement personnalisé de communes dans leur projet, et notamment vis-à-vis de l’implication citoyenne
– animations de sensibilisation pour le jeune public et le grand public

Au printemps 2021, en Haute-Savoie : 45 communes mettent en place une extinction totale (sur l’ensemble de la commune) et 61 communes : une extinction partielle de l’éclairage public. Soit plus de 1/3 des communes de Haute-Savoie (source document :« Lutte contre la pollution lumineuse et prise en compte de l’environnement nocturne » réalisé par FNE avec le soutien du Conseil Départemental)

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